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L’Ornithomancie

Dans le monde qui les entourait, nos aïeuls cherchaient à recueillir signes et présages. Si la nature était un bon sujet d’analyse, les animaux, par leur comportement et leurs voix, s’avéraient plus important encore en terme de voyance. Et parmi eux, qui de mieux placés que les oiseaux côtoyant les cieux pour capter au vol les volontés célestes et l’avenir des hommes ? L’ornithomancie, une méthode de divination ancestrale à découvrir aujourd’hui.

L’Ornithomancie dans le monde antique.

Son nom provient de l’association des termes grecs « ornithos » (oiseau) et « mantia » (divination) et symbolise une méthode divinatoire se basant sur l’observation des oiseaux et plus particulièrement de leur façon de voler et de chanter. Aussi nommée « auspice », l’ornithomancie remonte à l’antiquité.
Les Chaldéens (entre 900 et 600 av. J.C) avaient compris l’importance des informations qui pouvaient s’obtenir au travers de l’ornithomancie. Non content d’admirer la beauté des oiseaux et de leurs chants, les chaldéens étaient conscients du rôle capital qu’ils jouaient en tant qu’annonciateurs des changements climatiques. Très répandue dans cette civilisation, elle était certainement la méthode divinatoire prédominante pour comprendre les signes et présages. L’ornithomancie se retrouve également chez les grecs qui reconnaissaient chez les oiseaux, cette proximité avec les Dieux et leur octroyaient une capacité à saisir les messages de leur panthéon sacré. Trois noms ont d’ailleurs traversé les siècles et restent encore célèbres de nos jours : Tirésias, Calchas, dont les connaissances en terme de lecture de vol et chant de rapaces n’étaient plus à prouver, et Ulysse qui n’hésita pas à avoir recours à l’ornithomancie durant son Odyssée afin de prendre certaines importantes décisions.
Une plongée dans la mythologie romaine permet aussi de prendre conscience de l’importance de l’ornithomancie pour ce peuple et notamment pour un élément fondamental : la construction de Rome. N’arrivant pas à trouver en quel lieu il faudrait édifier Rome, les romains, en 753 av. J.C, font appel à l’ornithomancie et découvriront, grâce au vol des aigles autour du Mont Palatin, que ce dernier serait l’emplacement parfait pour leur future capitale. Les romains n’hésitèrent pas à piocher chez les étrusques dans leur manière de pratiquer l’ornithomancie, notamment à « emprunter » leur méthode consistant à délimiter un espace au sol pour interpréter les passages des oiseaux à l’intérieur de cette zone. Faisant de l’ornithomancie une de leur procédure divinatoire favorite, les romains développèrent de multiples connaissances sur le sujet, tant sur l’étude du chant que sur l’analyse du vol.

L’Ornithomancie, étude du chant et du vol des oiseaux.

Il faut savoir qu’en ornithomancie, 3 espèces étaient particulièrement valorisées :
- l’aigle : pour son symbole de puissance (Zeus ou Jupiter)
- la buse : pour sa figuration du bien et du mal
- le vautour : pour son rapport à la famille

Si un de ces trois oiseaux prédateurs planait haut, le présage était forcément très positif. Inversement, s’il volait près du sol, les signes étaient mauvais. Les hommes portaient également une grande attention au sens du vol : la droite signifiait du bon à venir, la gauche du mauvais.

Même si l’attention se fixait principalement sur ces 3 espèces, certains faisaient néanmoins exception à l’image de la chouette, représentation de la déesse Athéna. En terme de chant, ce sont les pies figures de la parole et les corbeaux (emblème de l’esprit combatif) qui étaient valorisés et étudiés.

Malheureusement, les éléments d’interprétation propres à l’ornithomancie se font perdus et il ne reste (autre que la hauteur de vol et/ou sens) aucune information permettant d’en savoir plus sur cette science ancestrale divinatoire, qui n’est d’ailleurs plus utilisées de nos jours.