Voyance en Islam
28/04/2021
Dans notre dernier article, nous nous penchions sur la perception de la voyance dans la Bible. Ce mois-ci, partons à la recherche de la voyance dans un des grands autres textes religieux : le Coran. Référence pour les musulmans, le Coran fait-il mention de la voyance ? Si oui, comment la perçoit-il ? Quelle relation existe autour de la voyance en Islam ? Bannie ou autorisée, petite introspection.
Voyance dans l’Islam, les mentions du Coran
La plupart des voyants affirment tenir leur don du divin. Un don de voir, de prévoir, une connaissance totale du passé, du présent et du futur qui se confronte souvent avec la vision divine. Qu’en est-il de la voyance en Islam où Allah est la figure de référence ? Il paraît, là encore, intéressant de relever les occurrences concernant la voyance et les arts divinatoires dans le Coran. Citons le passage « Le Connaisseur de ce qui est caché et de ce qui est apparent, Le Grand, Le Sublime » (Sourate 13 : 9) ainsi que ces paroles de Allah au Prophète « Dis : Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’Inconnaissable, à part Allah. » (Sourate 6 : 65), « Et personne ne sait ce qu’il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur » (Sourate 31 : 34). Au sujet d’Allah, on peut relever « Ne connaît-Il pas ce qu’Il a créé alors que c’est Lui, Le Compatissant, le Parfaitement connaisseur. » (Sourate 67 : 14). Le Prophète se voit interdit de visiter les voyants et tous les autres prédicateurs d’avenir par Allah « Vous apprendrai-Je sur qui les diables descendent ? Ils descendent sur tout calomniateur, pécheur. Ils tendent l’oreille… Cependant, la plupart d’entre eux sont des menteurs » (Sourate 26 : 221/223). Comme pour la Bible, nous retrouvons la notion diabolique de la voyance. Les voyants sont ceux qui travaillent avec les Djinns et donc avec Iblis / Satan. La Sourate 72, verset 1 à 4 est notamment consacrée à la description des Djinns et aux diseurs de bonne aventure. Considérés comme des anges déchus, les Djinns sont, selon le Coran, de trois types : ceux qui volent dans les airs, ceux qui demeurent des esprits et ceux qui se transforment en animaux. Coexistant avec les hommes sur Terre, les Djinns ont pour objectif d’égarer l’homme en l’éloignant de Allah. Ce premier lien des Djinns avec Satan se retrouve dans la Sourate 18 (v. 50) « Et lorsque Nous dîmes aux Anges « Prosternez-vous devant Adam, ils se prosternèrent, excepté Iblis qui était du nombre des djinns ». Les djinns peuvent être divisés en deux catégories relative à leur foi : musulmans (croyants) et kouffar (mécréants). Allah parle des Djinns croyants en ces termes « Dis : Il m’a été révélé qu’un groupe de djinns prêtèrent l’oreille, puis dirent « Nous avons certes entendu une Lecture merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru et nous n’associerons jamais personne à notre Seigneur. En vérité notre Seigneur – que sa grandeur soit exaltée – ne S’est donné ni compagne, ni enfant ! Notre insensé (Iblis) disait des extravagances contre Allah » (Sourate 72 – Versets 1 à 4) ainsi que « Il y a parmi nous les Musulmans, et il y en a les injustes. Et ceux qui se sont convertis à l’Islam sont ceux qui ont cherché la droiture. Et quant aux injustes, ils formeront le combustible de l’Enfer » (Sourate 72 – Versets 14-15). Les Djinns mécréants portent plusieurs noms : Chaytane, Qarine, démons, diables, esprits, fantômes, etc. Quiconque les écoute et travaille pour eux est considéré comme « Chaytane humain », citons un nouveau passage : « Ainsi, à chaque prophète avons-Nous assigné un ennemi : des diables d’entre les hommes et les djinns qui s’inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées. Si ton Seigneur avait voulu, ils ne l’auraient pas fait ; laisse-les donc avec ce qu’ils inventent. » (Sourate 6 – Verset 112).
Voyance dans l’Islam, quelle interprétation ?
Frappée du sceau de « Haram », autrement dit de l’interdit, la voyance est considérée comme une pratique de mécréant. Comme nous l’avons vu au fil des différentes mentions, selon l’Islam, Allah est « La connaissance de l’invisible et de l’inconnu, de ce qui est, ce qui a été et de ce qui sera ». Autrement dit, seul Lui peut voir ce qui invisible et ce qui est visible. Il paraît donc invraisemblable (et péché) que quiconque puisse prétendre à posséder un pouvoir aussi divin que la vision, prédiction et donc voyance. Seul Allah est en mesure de lever le voile de l’avenir. En Islam, toutes les pratiques divinatoires sont donc réprouvées qu’il s’agisse de la lecture des lignes de la main, du Tarot, de la cristallomancie ou même de la lecture dans le marc de café. Pratiquer et/ou avoir recourt à la voyance serait entrer en conflit avec la toute-puissance d’Allah, guide suprême présidant à l’ensemble des destinées humaines. Néanmoins, il est intéressant de souligner qu’avec l’évolution de la société et notre statut de simples humains, certaines situations affrontées ne sont pas toujours évidentes à traverser. Qu’il s’agisse d’échecs ou de drames, sentimentaux comme professionnels, il est humain d’essayer de s’en prémunir et, dans le « pire » des cas, d’essayer de recevoir des conseils, une guidance, pour les surmonter. Certains seront donc tentés de céder à l’appel des arts divinatoires. Bien qu’interdite, il est intéressant de souligner que plusieurs Sourate dans le Coran telle que la Sourate 27, ne donne pas le droit aux musulmans de consulter un voyant mais indique que tout est question de compréhension, et qu’on peut donc comprendre les choses autrement. Si certains percevront la voyance comme définitivement interdite, pour d’autres personnes, tout dépendra donc de la manière dont elle sera utilisée, si elle sert, par exemple, une cause juste, aidant à lutter contre le mal. Le débat sur Islam et voyance peut perdurer longtemps tant les réponses et les points de vue peuvent être multiples. Il est juste de conserver à l’esprit que les voyants sérieux utilisent leur don pour guider les personnes recourant à leur aide, pour les emmener sur le « juste » chemin. Un chemin voulu par Dieu ? Chacun libre de faire sa propre interprétation. Souvenez-vous aussi que pour qu’une consultation de voyance soit la plus intéressante possible, elle se doit d’être effectuée par un bon voyant. Nos conseils pour choisir un bon voyant devrait vous permettre de trouver celui qui pourra vous apporter guidance et écoute quant à vos problématiques présentes.