Surcharge de travail, comment gérer ?
15/01/2020
« Travailler plus pour gagner plus ». Dans une époque où performance et esprit « challenger » sont valorisés par les entreprises, quels effets finissent par avoir ces éloges à ne plus compter ses heures et se donner corps et âme pour son job ? Jusqu’à quel paroxysme ce besoin de présentéisme est-il poussé ?
Quelle définition poser sur la surcharge de travail ?
A partir de quel moment peut-on affirmer que la limite est franchie entre « charge de travail » et « surcharge de travail » ? Cette question, récemment débattue dans un cadre de justice, a amené les tribunaux à en établir une définition précise. Ainsi, la définition de surcharge de travail correspond à l’inadéquation d’une partie ou de l’ensemble des moyens dont dispose un salarié pour effectuer les tâches qui lui sont demandées. Cette surcharge finit par aboutir à la manifestation de symptômes de souffrance au travail mais également de stress. Il a été précisé qu’une surcharge de travail peut subvenir d’une inadaptation du salarié par rapport aux exigences de son poste de travail ou d’une inadaptation de l’organisation du travail. Mais dans les faits, quelles sont les conséquences réelles d’une surcharge de travail au quotidien et comment est-il possible de la neutraliser ?
Surcharge de travail : quelles conséquences ?
Face à la surcharge de travail, les métiers ne se valent pas. Certains nécessitent de faire abstraction de cet aspect pour être embrassés (dans le domaine hospitalier par exemple) tandis que d’autres, a priori plus « tranquilles », se révèlent un véritable piège pour le salarié s’y enfermant. Que la surcharge de travail soit due à de mauvaises conditions, à une organisation peu logique ou que l’employeur soit adepte du harcèlement moral, la surcharge de travail à de lourdes conséquences aussi bien dans la vie professionnelle que personnelle.
Quand la surcharge de travail doit-elle alerter ?
Distinguons évidemment surcharge de travail ponctuelle liée à une conséquence particulière (lancement d’un produit, période festive, départ, …) d’une surcharge de travail quotidienne. Si la première nécessite de pratiquer quelques ajustements dans ses méthodes –ce que nous verrons plus loin- la seconde est bien plus pernicieuse et se doit d’être surveillée. Si vous réalisez que depuis plusieurs mois ou années, votre employeur se plaît à dévaloriser votre travail, augmenter vos heures, baisser vos fonctions pour vous en donner des déplaisantes, si, globalement, votre vie professionnelle s’est dégradée, il est temps de réagir. Peut-être faites-vous parti de ces employés, nombreux, qui subissent les assauts répétitifs de leur employeur dans le but de les pousser à la faute. Ou à démissionner, épuisés par ce harcèlement moral constant, sans cesse renouvelé. La raison peut être obscure ou motivée par une envie de « vengeance ». Certaines femmes se retrouvent ainsi dans cette position après avoir annoncé leur grossesse. Devenues « nuisibles » à l’entreprise, toujours dans l’optique de performance, elles sont poussées au départ par tous les moyens possibles et notamment par une surcharge de travail. Un moyen de « prouver » qu’elles ne sont plus aptes à leurs tâches et ne le seront certainement pas à leur retour de congé maternité…
L’influence de la surcharge de travail dans la vie personnelle
Départ plus tôt et retour plus tardif au domicile, stress permanent, boule au ventre à l’idée d’entamer une nouvelle journée, dossiers ramenés pour être traités le soir ou le week-end… Quand le travail s’invite dans la vie personnelle, cette dernière en prend un coup au point de tout faire basculer. Si certains ne dorment plus, d’autres perdent leur sang-froid, enchaînent les arrêts maladie, les manifestations physiques / psychiques d’un épuisement permanent au point de sombrer dans un burn-out complet. Quand certains signes inquiétants commencent à se manifester, quelles solutions peuvent-elles être mises en place pour tenter d’endiguer la surcharge de travail ?
Surcharge de travail : comment la gérer ?
- S’organiser.
- Déléguer à un / des collègues quelques tâches.
- Prioriser les tâches en les notant.
- S’octroyer des pauses afin de souffler.
- Privilégier les moments off, les moments pour soi.
En cas de surcharge de travail ponctuelle, certaines solutions s’avéreront efficaces pour y mettre un terme. La première étant évidemment d’apprendre à s’organiser pour éviter d’être régulièrement débordé par ses tâches. Il vous sera utile de discerner celles qui sont le plus chronophage de celles qui nécessitent un traitement rapide. A l’aide d’outils (il en existe bon nombre, gratuits, pour vous y aider) ou simplement en clarifiant votre méthode, priorisez l’ensemble. Vous devriez parvenir à reprendre le dessus. Si cela ne s’avère pas suffisant, n’hésitez pas à solliciter un (ou plusieurs) collègue afin d’obtenir son aide sur un dossier pressant. Néanmoins n’oubliez pas de lui rendre la pareille quand l’occasion se présentera, lui aussi a son propre travail à gérer quotidiennement ! Ne négligez ni les pauses ni les moments off à prendre soin de vous. Si cela vous paraît illogique, apprenez que ces moments vous permettent (ainsi qu’à votre cerveau) de faire le plein d’énergie, de lâcher-prise, d’y voir plus clair et donc, au final, d’être plus efficace lorsque vous retournerez à vos dossiers.
Ces conseils ne s’appliquent que peu dans le cadre d’un harcèlement dans l’entreprise tel que nous l’avons souligné dans le précédent paragraphe. En ce cas précis, ces astuces s’avéreront efficaces sur le court terme mais n’amèneront guère une réponse pérenne à une situation tendant à se dégrader. S’il devient évident que la surcharge de travail est plus que récurrente, pèse au quotidien sur votre vie aussi bien professionnelle que personnelle, en parler est un premier pas. Ouvrez-vous à un collègue pour avoir son ressenti puis à un professionnel de la santé qui saura mettre des mots sur vos maux. En ce cas, il serait pertinent d’envisager une reconversion, un changement d’équipe ou tout simplement d’entreprise pour éviter de frôler (ou tomber) dans un burn-out.
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