Accueil Articles L'histoire de la voyance : l'ère romaine

L'histoire de la voyance : l'ère romaine

Nous avions commencé à remonter le fil de l’histoire de la voyance et de ses origines le mois dernier. Un voyage qui nous avait ramené à l’antiquité et aux plus anciennes civilisation de notre monde avec un seul constat : depuis la nuit des temps, hommes et voyance sont intrinsèquement liés. Cette promenade que nous avions interrompue en atteignant la Grèce antique, nous vous offrons de la continuer ensemble en plongeant, cette fois-ci, au cœur de la culture romaine déterminante sur bien des points.

 

La voyance à l'ère romaine

Si les romains ont profondément marqué notre vie en laissant dans leur sillon bon nombre d’évolutions et modernisations que nous pouvons aisément citer (éducation, route, aqueducs, hygiène, etc.) c’est sous leur joug que s’est également développé la voyance, la rendant encore plus répandue et en en faisant un véritable pilier du pouvoir.

Depuis Cicéron, on distingue désormais deux branches de divination jusqu’alors mêlées et regroupées justement sous le terme de voyance. Il s’agit de la voyance et de la mantique, arts divinatoires dont les moyens divergent. La voyance est décrite comme un procédé naturel, intuitif en opposition à la mantique perçue comme artificielle, inductive et technique.

 

Voyance et mantique

Et la mantique au temps de l’antiquité, est certainement la forme la plus répandue. Il y eu les haruspices à Rome prétendant lire l’avenir dans le comportement ou les entrailles des animaux. Cette forme prédicative était d’ailleurs utilisée couramment lors du jugement des crimes. Cicéron en décrit longuement l’usage dans De Divinatione autour du 44 avant J.C. tout comme le fonctionnement des autres pratiques telles que les augures, l’astrologie, les prophéties, les signes ou encore oniromancie et livre une critique méthodique de ces arguments.

Cependant, dès la fin du règne de Tarquin le Superbe (soit vers 500 avant J.C.) on retrouve des noms de devins initiés à ces techniques divinatoires. Les voyants de la Rome antique sont généralement d’origine étrusque (les fameux Haruspices) ou chaldéenne (astrologues majoritairement). Une influence égyptienne prédominera lors de l’extension et avènement de l’empire.

Parmi ces devins et savants, quelques noms sont arrivés jusqu’à nous. Mystratès, grand voyageur prédit à Marcus Furius Camillus que Rome alors petite ville, deviendrait la cité la plus puissante du monde. Il y eu Thrasylle, astrologue de l’empereur Tibère, devenu son maitre dans cet art mais aussi son ami et plus proche conseiller. Tibère manifestera d’ailleurs de surprenants dons de voyance qui étonneront ses contemporains. Et puis Thrasylle-le-Jeune, fils de Thrasylle, initié par son père aux sciences divinatoires et qui devint à son tour un astrologue réputé. Pammène, un astrologue dont l’art l’avait amené à se mêler de beaucoup d’intrigues politiques et qui réussit à se rendre invisible alors qu’il devait être poignardé. Un prodige qui accru d’autant plus sa renommée et en fit le favori de Néron tout comme son complice.

 

La voyance rejetée

De commune et naturelle, la voyance se voit soudainement rejetée avec l’avènement du Christianisme et la fin des coutumes païennes. Dès lors, elle entame un virage considérable dans l’imaginaire collectif, se dotant d’une aura nettement plus négative que nous verrons lors du prochain article !

 

Chapitre 1 : La voyance dans l'Antiquité