L'interview de Jeanne
01/01/2011Nous avons rencontré Jeanne pour vous. Voici en exclusivité la conversation que nous avons eue avec elle :
Avigora | De quelle façon votre don s’est-il manifesté la première fois ?
Jeanne | J’avais trois ou quatre ans, j’ai dit quelque chose à mes parents qui s’est par la suite révélé exact. Il faut dire que dans ma famille, tout le monde est voyant, mais je suis la seule à pratiquer. Les autres s’en servent dans la vie quotidienne: par exemple, on en se téléphone jamais, nous n’avons pas le téléphone, mais quand quelqu’un va passer, on le sait deux jours avant, on prépare les chambres… Et deux jours après, effectivement, on reçoit quelqu’un! On communique par rêves prémonitoires, par télépathie… En cas de décès aussi, on le sait tous quelques jours avant, et on se rend chez la personne en question. On se réunit sans avoir été prévenus, c’est naturel chez nous, chez moi. Pour en revenir à ma première expérience, c’est tout bête: nous avions acheté des arachides, et j’avais dit: «elles ne sont pas bonnes, elles sont pourries», et effectivement, la moitié des coques étaient vides!
Avigora | Pouvez-vous prévoir les moments où les flashs arrivent ?
Jeanne | Non, malheureusement! Ca se déclenche, mais ça ne se commande pas. C’est dommage, vous imaginez, quand je regarde le loto! *rires* Une question qu’on me pose souvent, c’est «pourquoi vous ne jouez pas au loto?», voici la réponse… Je fais des rêves prémonitoires, j’ai des flashs, mais comme j’ai une vie très ordinaire, la plupart du temps, ils portent sur des faits très ordinaires!
Avigora | Utilisez-vous des supports lors de vos consultations ?
Jeanne | Honnêtement, non. Mais je connais des supports, je me suis intéressée à certains d’entre eux: l’Oracle de Belline, le Tarot de Marseille, le Jeu de Trente-Deux cartes, le Jeu de Mme Lenormand, la voyante de Napoléon… Mais je pense qu’on ne peut pas connaître vraiment un support, car pour chacun d’entre eux, il y a des milliers de combinaisons possibles!
Avigora | Avez-vous des conseils à donner pour préparer une bonne consultation avec vous ?
Jeanne | Il faut prendre des notes. Les gens consultent à un certain moment pour un problème donné, mais la solution peut arriver des semaines, voire des mois plus tard! Je dis des mots qui parfois n’ont aucun sens pour le consultant - ni pour moi -, mais qui révèlent leur signification seulement quelques semaines plus tard, c’est pour ça qu’il est utile de prendre des notes. Il faut aussi me laisser parler. Je ne veux pas être prétentieuse, mais quand j’ai des flashs, je suis ailleurs, ce n’est pas tout à fait de la transe, mais je suis vraiment ailleurs, et quand on me coupe la parole, je reviens dans la réalité.
Avigora | Pour quelles raisons vous consulte-t-on le plus souvent ?
Jeanne | Le «Top 50», si l’on peut dire, c’est l’amour. Maintenant, j’ai aussi de plus en plus de questions concernant les professions… Nous sommes en un sens le reflet, la photo de la société! Mais la question principale reste celle de l’amour ! Nous suivons l’actualité, si je puis dire. A tout cela, un psychologue peut aussi apporter des réponses, pour aider à prendre une décision, mais lui se placera dans le passé de la personne, tandis que le voyant se tourne vers le futur, c’est très important. Après, il y a aussi des gens qui m’appellent en me disant: «j’ai perdu mes clés!!».
Avigora | Avez-vous déjà réalisé des choses extraordinaires ?
Jeanne | Oui. Par exemple, une femme m’a appelée: son bébé était tombé de la table à manger et s’était cogné la tête. Elle m’avait appelée avant le médecin. Bien sûr, j’ai tout de suite envoyé le docteur, mais j’ai eu un flash, dans lequel j’ai vu que c’était grave… Je lui ai dit de «rembourser sa dette». Cette dame avait contracté une dette envers quelqu’un, et ne l’avait pas encore remboursée, et elle la payait en perdant son bébé… Les médecins à l’hôpital étaient pessimistes sur l’état de l’enfant. Cependant, dès qu’elle a fait son virement internet, en pleine nuit, et ainsi remboursé sa dette, les médecins ont changé d’avis! Après, on y croit, on y croit pas… Les clients ne sont pas fous! On ne peut pas arnaquer en voyance, si ce qu’on prédit est faux, ils ne reviennent pas!
Avigora | Il arrive parfois que certaines personnes soient déçues après une consultation, à quoi l’attribuez-vous et vous arrive-t-il de vous tromper ?
Jeanne | Oui, ça m’est arrivé de me tromper. Par exemple, quelqu’un m’appelle pour son bac: il ne l’a pas, mais l’obtient l’année suivante. Je vois la finalité, en fait. Il m’est arrivé de me tromper, mais il y a le facteur temps qu’il faut prendre en compte. Un autre exemple: un homme a quitté sa femme, et je prévois son retour, qui tarde, qui tarde… Finalement, le mari revient trois ans après! Il faut être prudent avec la voyance, car les évènements ne sont pas toujours logiques… Je cite l’histoire de cet homme, parti avec la sage-femme pendant l’accouchement de son épouse. Ce n’est pas logique!
Avigora | Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Jeanne | La gentillesse des gens! Ils sont très gentils pendant les consultations, parce qu’ils attendent des réponses: ils sont contents de pouvoir raconter leur histoire, d’avoir quelqu’un au bout du fil prêt à donner des réponses, des issues de secours, nous sommes en quelque sorte la dernière bouée de sauvetage. Ils sont vraiment très gentils, j’ai parfois l’impression de parler avec des copines! Avant d’être voyante, j’étais professeur, toute ma vie j’ai vu des enfants, j’ai parlé avec des enfants; là je parle avec des adultes de problèmes d’adulte. Quand les gens appellent aussi, il y a une «résonnance» dans les histoires, une solidarité: «tiens, moi aussi je suis passée par là, je connais ça…». Et c’est universel: j’ai fait des consultations avec des chinois, et ce sont les mêmes questions qui reviennent! Qu’on soit français, chinois, ou africain, il y a toujours cette solidarité, cette même humanité.
Avigora | Pouvez-vous faire des « auto-prédictions » ?
Jeanne | Oui et non… Oui! On dit qu’on ne voit pas pour soi, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Je n’ai pas la précision que j’ai pour un client, c’est flou, comme un psy qui essaierait de s’auto-analyser! Je n’ai pas de précision, juste les grandes lignes, mais je n’y crois pas trop, je ne me fais pas confiance… Même pour les clients, parfois j’ai des flashs vraiment farfelus! Je leur dis quand même, parce que j’ai appris à toujours tout dire, mais bon… Pour vous citer un exemple, je me suis fait gravement escroquer. J’avais vu l’escroquerie, mais je ne savais d’où elle viendrait. Au final, je me suis trompée, et je ne me suis pas méfiée de la bonne personne!
Avigora | Que pensent vos proches de votre activité ? Pouvez-vous exercer votre don sur eux ?
Jeanne | Mes enfants, non, je n’y arrive pas sur eux. Les gens de mon entourage proche savent qu’il y a des voyants dans ma famille, et parfois y croient, mais il y en a qui n’y croient pas, et viennent cependant me demander une consultation! Ceux là me fuient par la suite, parce que j’ai entrevu des choses que je n’aurais pas dû voir. Il y a des gens qui m’en veulent vraiment d’être entrée dans leur intimité, ils sont honteux, gênés de ce qui leur est arrivé. En fait, il y a deux sortes de public: l’occasionnel ou ponctuel, et les habitués, qui eux, n’ont pas du tout honte ou ne se sentent pas gênés. Dans la vie de tous les jours, je suis très discrète, personne ne sait que je suis voyante.
Avigora | Pouvez-vous nous décrire votre journée type ?
Jeanne | Je suis très bordélique! *rires* Je travaille à domicile essentiellement. Je me lève très tôt le matin, je ne suis pas une dormeuse. Je fais les courses, le ménage, les tâches ménagères, la cuisine… Entre 7h et 9h je me prépare, comme si j’allais au travail, je m’habille, je me maquille, je me conduis comme si j’allais recevoir le consultant dans mon salon. Je ferme la porte à clé, je débranche mon portable pour ne pas être déconcentrée, je m’isole vraiment, et je suis hors du temps pendant trois heures, jusqu’à midi! Je ne veux pas qu’on me dérange. Mais je pense à mes clients toute la journée, même quand c’est fini, il m’arrive d’avoir encore des flashs! Le boulot est là vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en fait. Je fais des rêves parfois sur les clients… Il m’arrivait même de leur parler en dormant!
Avigora | À part la voyance, quelles sont vos autres passions dans la vie ?
Jeanne | J’étais prof de latin et de littérature, donc la littérature! Les causes humanitaires aussi, la justice. Je ne supporte pas l’injustice, le racisme, en ce moment je m’intéresse à l’affaire Wikileaks. J’ai beaucoup aidé les SDF, je leur apportais des biscuits, des cigarettes, des soupes… Je ne faisais partie d’aucune association! L’humanitaire est très important. En voyance, on apprend à aimer les gens, les êtres humains. J’aime bien les voyages aussi, même si je n’en ai pas les moyens. Mon rêve serait de faire le tour du monde! Après, j’ai 51 ans, j’ai eu une période de ma vie où j’ai tout lu sur la voyance, je me suis vraiment passionnée pour le sujet, puis j’ai tout jeté! Il ne faut pas être pollué par des connaissances, la voyance est un choix, mais il faut faire attention à rester à sa place, avec humilité. La voyance est un don, comme chacun en a!
Avigora | Si vous n’étiez pas voyant, que feriez-vous?
Jeanne | J’étais prof, mais mon grand rêve était des études de droit. Je n’ai pas pu, car j’avais un enfant, et c’était matériellement difficile. Ou alors je serais restée enseignante, je voulais aussi être prof de français. J’étais une bonne prof, une bonne pédagogue, et j’aimais les enfants. Mais tout ça ne me manque pas. Ah, aussi, de temps en temps, quand je regarde un film policier ou que je lis un roman policier, je me dis que j’aurais bien aimé faire un métier comme ça, où il faut deviner des choses *rires*. Mais de temps en temps, j’ai la nostalgie de l’enseignement.